Le cinéma LGBTQ continue de surprendre et de bousculer les codes, et Sebastian de Mikko Mäkelä en est un parfait exemple. Présenté dans plusieurs festivals, ce film britannique-finlandais-belge propose une plongée intime dans la vie de Max, un jeune écrivain londonien de 25 ans qui mène une double vie : pigiste le jour, escort la nuit.
Sous l’alias Sebastian, Max explore le travail du sexe non seulement comme expérience personnelle, mais aussi comme matière pour son premier roman. Rapidement, sa quête d’authenticité l’entraîne dans des zones complexes où désir, exploitation et art s’entremêlent.
Le film questionne :
À travers cette histoire, Mikko Mäkelä aborde avec justesse le rapport entre art et vie, sans jamais tomber dans le jugement moral.
La performance de Ruaridh Mollica est remarquable : vulnérabilité, intensité et crédibilité accompagnent chaque scène. Les clients, qu’ils soient jeunes ou plus âgés, ne sont pas réduits à des caricatures, mais intégrés dans une dynamique plus réaliste et humaine.
Esthétiquement, Sebastian joue sur les contrastes : les ambiances nocturnes, les chambres d’hôtel feutrées, la froideur du Londres urbain. Ce cadre accentue le tiraillement intérieur du protagoniste, partagé entre deux vies qui semblent irréconciliables.
Sebastian s’inscrit dans une nouvelle vague de films LGBTQ qui s’affranchissent des récits classiques de coming-out ou de romance. Ici, il est question d’identité multiple, de désir, de fragilité, mais aussi de pouvoir et de création.
En ce sens, le film n’apporte pas de réponses toutes faites — il laisse le spectateur dans l’ambiguïté, ce qui peut déranger autant que séduire.
Sebastian est un film troublant, audacieux et profondément humain. Si son rythme peut paraître inégal par moments, sa force réside dans son authenticité et son courage à aborder des thématiques rarement traitées au cinéma.
👉 Pour les amateurs de cinéma queer, d’œuvres introspectives et de récits qui osent questionner les zones d’ombre, Sebastian est une œuvre à ne pas manquer.
Pour ma part, j’ai adoré justement, ce jeu de double vies qui au final résume parfaitement l’esprit et le mental fort pour faire cette activité de façon cachée, assumée certes mais pas ouvertement dans le milieu du travail commun à tous. Comment ne pas se perdre? Ne pas pouvoir en parler non plus, se poser un tas de questions sans avoir les réponses…
